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Émeutes violentes au Maroc

lundi 21 février 2011
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D’importantes manifestations ont eu lieu dimanche 20 février dans une vingtaine de villes au Maroc. Plusieurs dizaines de milliers de personnes - portant souvent des drapeaux tunisiens et égyptiens en signe de solidarité avec ces deux peuples qui viennent de renverser leurs tyrans - ont réclamé la fin de la monarchie absolue, de la corruption et de l’arbitraire ainsi que la dissolution du Parlement et une nouvelle Constitution.

Dans plusieurs villes, notamment à Rabat et Casablanca, ces manifestations réclamant des réformes et plus de démocratie se sont déroulées de façon pacifique mais à Tanger, Larache, Tétouan, Séfrou, Marrakech et Al-Hoceima des violences se sont produites après l’intervention de forces de sécurité qui ont fort violemment réprimé les protestataires. Des bâtiments officiels ont été incendiés ainsi que les sièges de sociétés multinationales, des agences bancaires et de nombreux véhicules.

A Larache, les protestataires ont brûlé une caserne de la gendarmerie et l’édifice de la douane maritime. A Al-Hoceima, la capitale du Rif, région traditionnellement frondeuse à l’égard du maghzen (pouvoir central), les affrontements ont été particulièrement violents (on peut voir ci-dessous quelques images des émeutes). Les corps calcinés de cinq personnes y ont été découverts dans une agence bancaire saccagée.

Dans l’ensemble du pays, une quarantaines d’immeubles ont été mis à feu et une centaines de commerces et de banques détruits et pillés. On compte plusieurs centaines de blessés. Et autant de personnes arrêtées.

Le lundi 21 février, dans les villes d’Al-Hoceima, Aït Bouayach et Imzourne (toutes trois situées dans la région du Rif) les protestations ont repris dès le matin et les affrontements avec les forces de l’ordre étaient particulièrement violents. Dans certains quartiers de Sefrou, les affrontements ont également repris. Des policiers en civil (masqués) auraient formé des commandos de 5 à 7 personnes ayant pour mission de faire régner la terreur et d’agresser des militants connus. Ainsi, Ez-eddine Manjli, secrétaire de la section d’ANNAHJ ADDIMOCRATI à Sefrou, a été violemment frappé (5 blessures + caillot de sang dans le cerveau), fracture du bras... Un autre militant, Abdelmouna, a été grièvement blessé le 21 février : double fracture du fémur, plusieurs côtes cassées, blessures à la tête... Il a été transporté au C.H.U de la ville de Fès. A Tanger, cinq militants d’Attac qui avaient participé à la manifestation du 20 février ont "disparu"...

Jamais, depuis l’accession de Mohammed VI au trône, en 1999, le Maroc n’a connu d’aussi importantes manifestations de colère, ni de troubles aussi violents.














Photos : DR (droits réservés)



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