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APRÈS LA SENTENCE DU TRIBUNAL SUPRÊME BRÉSILIEN

José Dirceu :
« Je ne me tairai pas ! »

vendredi 16 novembre 2012   |   José Dirceu
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Dans une lettre ouverte rendue publique le 13 novembre, José Dirceu, ancien ministre de la Maison civile de Lula (équivalent de secrétaire général de la présidence), rejette fermement la condamnation prononcée contre lui, le 12 novembre, par le Tribunal suprême fédéral brésilien, à 10 ans et 10 mois de prison dans le procès du "mensalão" (« grosse indemnité mensuelle »).

J’ai consacré ma vie au Brésil, à la lutte pour la démocratie et au Parti des travailleurs (PT). A l’époque de la dictature, lorsque nous étions en lutte au péril de notre vie, j’ai été arrêté et condamné. Banni du pays, j’ai été déchu de ma nationalité, mais j’ai continué de lutter et je suis rentré clandestinement au Brésil plus tard afin de poursuivre notre combat.

Une fois la démocratie reconquise, je n’ai jamais fait l’objet d’enquêtes ou de poursuites de la justice. Je suis entré et sorti du gouvernement sans aucun patrimoine. Je n’ai jamais commis un quelconque acte illicite ou illégal en tant que dirigeant du PT, en tant que parlementaire ou ministre d’Etat. J’ai été destitué par la Chambre des députés et je viens d’être condamné par le Tribunal suprême fédéral (TFS) sans preuves, parce que je suis innocent.

La peine de 10 ans et 10 mois de prison que le Tribunal vient de m’infliger ne fait qu’aggraver l’infamie et l’ignominie d’un processus qui a eu recours à des artifices juridiques violant ouvertement notre Constitution et l’Etat de droit (http://www.medelu.org/Une-justice-politique-au-Bresil).

Ce jugement a été rendu sous la pression des médias et de manière à coïncider avec la période électorale récente, dans le vain espoir de vaincre le PT et ses candidats. Mais cette affaire n’est pas terminée. Non seulement parce que nous avons droit aux recours prévus par la législation, mais aussi parce que nous avons le droit sacré de prouver notre innocence.

Je ne me tairai pas et je n’accepte pas l’injuste sentence qui m’a été infligée. Je lutterai, même si je dois purger ma peine. Je dois cela à tous ceux qui m’ont fait confiance et qui ont combattu à mes côtés durant ces 45 dernières années, à tous ceux qui m’ont soutenu et m’ont manifesté leur solidarité, qui sont convaincus de mon innocence et qui partagent avec moi les mêmes idéaux et les mêmes rêves.





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