Initiatives

Atelier proposé par Mémoire des luttes, Utopie critique, Espaces Marx et le Forum mondial des alternatives

Vers l’émergence du post-altermondialisme

CONSTRUIRE DES ESPACES D’ARTICULATION ENTRE MOUVEMENTS SOCIAUX, PARTIS ET ACTIONS DE GOUVERNEMENTS PROGRESSISTES

lundi 19 mai 2008
Lecture .

Enlazando Alternativas
Lima, 13 mai 2008 (15h00-17h00)
Universidad Nacional de Ingeniería
Tupac Amaru, salle 7


L’articulation entre les mouvements sociaux et la sphère politique (partis et gouvernements) est une question clé pour la réussite des processus de changement social, où que ce soit dans le monde.

Les mouvements sociaux récusent à juste titre tout rôle de « courroie de transmission », que ce soit des partis ou des gouvernements. Ils ne peuvent pas pour autant se cantonner dans un rôle de spectateurs lorsque les citoyens ont porté au pouvoir des gouvernements déterminés à changer la société en profondeur pour la rendre plus démocratique, plus juste, plus égalitaire et plus respectueuse des impératifs écologiques. La question se pose avec une acuité accrue lorsque ces gouvernements sont eux-mêmes issus de mobilisations populaires animées par des mouvements sociaux.

A cet égard, la récente victoire de Fernando Lugo et de l’Alliance patriotique pour le changement à l’élection présidentielle du Paraguay, venant après celles de Hugo Chavez au Venezuela, d’Evo Morales en Bolivie, de Rafael Correa en Equateur et de Daniel Ortega au Nicaragua fait de l’Amérique latine un véritable laboratoire mondial de l’interaction entre les différentes formes de représentation et d’expression de la société.

Le mouvement altermondialiste, dont la visibilité et la vitalité se manifestent principalement dans les Forums sociaux mondiaux, continentaux, nationaux et locaux, répond seulement en partie aux défis que pose cette situation inédite. S’il a en effet joué un rôle déterminant la délégitimation des politiques néolibérales à l’échelle planétaire, et montré l’aspiration généralisée à « un autre monde possible », son hétérogénéité et ses principes de fonctionnement ne lui permettent pas de se prononcer sur les débouchés politiques de ses propres mobilisations, et encore moins d’en être l’acteur opérationnel.

De ce constat est née l’idée de réfléchir à la construction de nouveaux espaces d’articulation entre mouvements, partis et gouvernements progressistes, dans le respect de leurs spécificités et à l’exclusion de tout suivisme. Un colloque international organisé à Paris en janvier 2008 par l’association Mémoire des luttes et la revue Utopie critique  a proposé de donner à cette construction le nom de « post-altermondialisme ».

Ces deux structures, auxquelles se sont jointes Espaces Marx et le Forum mondial des alternatives (FMA), ont décidé d’explorer plus avant cette notion de post-altermondialisme dans un atelier qui aura lieu à Lima le 13 mai prochain dans le cadre du Sommet des peuples organisé par la coordination bi-régionale de mouvements sociaux Enlazando Alternativas, à la veille du Sommet Union européenne/Amérique latine et Caraïbes.

Dans cet atelier interviendront des acteurs politiques et sociaux des deux continents, ainsi que des universitaires et chercheurs. Les expériences déjà en cours en Amérique latine et les premières leçons à tirer de la victoire des forces de changement au Paraguay seront au centre des discussions.

Intervenants déjà confirmés : Bernard Cassen (Mémoire des luttes), Brigitte Gonthier-Morin (sénatrice communiste française), François Houtart (FMA), Boaventura de Sousa Santos, Kerstin Sack (Attac Allemagne), Christophe Ventura (Mémoire des luttes), ainsi que des représentants de mouvements sociaux de plusieurs pays d’Amérique latine.





A lire également