Initiatives

Sommet Rio+20

Contre « l’économie verte », la justice sociale et écologique

mercredi 6 juin 2012   |   Christophe Ventura
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Du 20 au 22 juin se tiendra à Rio de Janeiro, au Brésil, la Conférence des Nations unies sur le développement durable (lire l’article d’Ignacio Ramonet). Cette Conférence appelée « Rio+20 », à laquelle sont actuellement annoncés 130 chefs d’Etat et de gouvernement, ne tirera pas le bilan accablant de deux décennies de dégradation écologique et sociale partout dans le monde. Favorisée par l’extension du néolibéralisme et de la logique financière à tous les secteurs d’activité et du vivant, cette dernière s’est considérablement accentuée tout en accélérant le développement des inégalités sociales.

En s’apprêtant à promouvoir la notion « d’économie verte », « Rio+20 » vise désormais à transformer la crise écologique en opportunité de croissance - « verte » - pour les multinationales. Il s’agit d’une nouvelle étape dans la marchandisation et la financiarisation de la nature et du vivant. Pour les promoteurs de ce concept, il s’agit d’intégrer la nature dans le cycle du capital et de l’accumulation, d’ouvrir de nouveaux espaces de profits pour le capitalisme en soumettant tous les cycles de la vie aux règles du marché et aux illusions d’une croissance infinie.

Marchés carbone, agrocarburants, biopiraterie, etc. Loin de résoudre les multiples crises du monde actuel, « l’économie verte » ne répondra pas aux causes structurelles des inégalités et de la pauvreté, des changements climatiques, de la destruction de la biodiversité, de la crise de l’eau, des conséquences sur la santé de la dégradation de l’environnement, etc. Au contraire, elle les aggravera.

Face à cette nouvelle offensive, les mouvements sociaux et citoyens et toutes les forces altermondialistes et progressistes du monde entier se donnent rendez-vous à Rio du 15 au 23 juin pour le « Sommet des peuples pour la justice sociale et écologique, contre la marchandisation de la vie et pour la défense des biens communs » [1].

L’ensemble de ces mouvements invalidera « l’économie verte » comme hypothèse de sortie de crise du capitalisme et démontrera en quoi ses premières victimes seront les peuples et la planète.

Ces forces, pour qui la question sociale est indissociable de la prise en compte de la question environnementale, présenteront leurs propositions alternatives pour une réappropriation démocratique des enjeux du développement et la promotion des biens communs, de la sobriété énergétique, d’une société de justice sociale et écologique.




[1Site Internet : http://rio20.net/fr



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