Le Festival CulturAmérica s’est choisi deux grands axes. D’abord le Chili, parce qu’il est des dates qui claquent dans les mémoires. De Salvador Allende à Sebastián Piñera, où en est ce pays aujourd’hui ? Quelques éléments de réponse avec Alihuén Antileo, avocat Mapuche (situation des Indiens, révolte étudiante), et Alejandro « Mono » González, graphiste urbain ; l’exposition exceptionnelle de gravures de Roberto Matta (expressionnisme abstrait et surréalisme) à la galerie GSN, la pièce de théâtre d’Isadora Aguirre ¡ Subiendo. . . Último hombre ! (la mine au cœur, à la vie, à la mort) par l’Atelier Théâtre Espagnol.
Deuxième axe, la recherche de souveraineté nationale dans les pays en révolution, ou en recherche d’issues à la crise qu’ils vivent : le processus de paix en Colombie, dont les négociations semblent cette fois-ci avoir des chances d’aboutir, avec Carlos Lozano, protagoniste de cette gageure ; en Équateur, la Révolution Citoyenne du président Correa, réélu très largement (3 ème mandat) le 1 7 février dernier, un modèle social et culturel alternatif (réduction de la pauvreté, gratuité de la santé et de l’enseignement, etc.) dont nous parlera Ramiro Noriega ; le coup d’Etat « constitutionnel » au Paraguay, il y a environ un an, contre un président progressiste élu (nouvelles élections convoquées le 21 avril prochain), Nicolas Caballero nous dressera un état de la question ; la Révolution « bolivarienne » du Venezuela, Farid Fernandez et Jean Ortiz mêleront leurs réflexions sur le « socialisme du XXI e siècle » à l’œuvre dans les changements en cours. Eduardo Rothe Galo reviendra sur la création de la chaîne TeleSUR (spécificités de ce média différent, visible dans toute l’Amérique latine, porteur d’une éthique oubliée depuis belle lurette par les médias dominants, « chiens de garde » des oligarchies qui les financent) ; les avancées dans le combat pour la vérité et la justice, les freins aussi, au Guatemala, dans ce pays balafré par les dictatures successives (45 000 personnes sont encore aujourd’hui considérées comme « disparues »), par Aquiles Linares, avocat défenseur des Droits Humains.
Et comme toujours, littérature : récits polars noirs argentino-espagnols avec Cristina Fallarás et Raúl Argemí, microtextes de Ana María Shua ; Expositions : outre Matta, envoûtants et mystérieux visages et corps colloplastés de Carmen Herrera, exposition de solidarité (ASPAL), photos et lithographies (Alain Nonn), carnets de voyage (Véra Besson), travaux d’élèves... ; Forum des voyageurs (Magie de la Casserole), afin de partager images et sensations de voyages ; Concerts : Musiques afro-péruvienne et brésilienne, Olumbé au Méliès, animations de rue (et concert hors agglo) avec Forró da Lua. Sans oublier la soirée concert gratuit en clôture au Village Emmaüs Lescar-Pau ; Théâtre : Monólogo del Terror, au Monte-Charge, réquisitoire sans concessions contre la violence, la torture et la corruption ; théâtre jeunesse (Les oreilles du loup) ; Cinéma : programmation une nouvelle fois extrêmement riche et passionnante au Méliès ; Messe de solidarité avec les peuples d’Amérique latine, pour ceux qui croient en Dieu, et ceux qui n’y croient pas.
Extrait du dossier de presse du festival 2013
Programme complet : http://culturamerica.fr/