PROGRAMME
Jour 1.
Session A inaugurale : 9h30 - 11h
Thématique : Une rupture historique. Quel était le panorama géopolitique avant les insurrections arabes ?
Parce qu’il se produit dans une zone où se trouvent les plus importantes réserves d’hydrocarbures de la planète, l’actuel tremblement de terre arabe modifie la géopolitique mondiale. Il nous conduit à nous interroger sur les raisons de tant de dictatures et de tant de conflits concentrés dans cette zone. Quels étaient les rapports de force internationaux à la veille de cette évolution historique ? En particulier comment les grands blocs ou Etats prenaient-ils en compte la « stabilité » du Proche-Orient garantie par les dictatures dynastiques ou familiales ?
Président de séance et modérateur : José Natanson (Argentine), directeur de Le Monde diplomatique, edición Cono Sur.
Intervenants :
- Bernard Cassen (France), professeur émérite de l’Institut d’études européennes de l’université Paris-VIII, secrétaire général de Mémoire des luttes.
- Pierre Conesa (France), professeur à l’Institut d’études politiques de Paris.
Pause : 11h - 11h30
Session B : 11h30 - 13h
Thématique : La Tunisie et l’Egypte, phares du changement. Les protagonistes, les propositions, les perspectives
Quelque chose s’est brisé définitivement le 14 janvier dans le monde arabe. Ce jour-là, les manifestants tunisiens qui, sur les places, réclamaient la liberté et la démocratie, réussirent à renverser le despote Ben Ali. Un mois plus tard, en Egypte, cœur de la vie politique arabe, un puissant mouvement social expulsa à son tour du pouvoir le général Moubarak. Ce fut le début d’une onde de choc, du Maroc à Bahreïn.
Quels étaient les protagonistes ? Quel rôle ont joué les réseaux sociaux Twitter et Facebook ? Quelles sont les propositions politiques ? Comment ces deux révolutions se projettent-elles dans l’ensemble du monde arabo-musulman ?
Président de séance et modérateur : Pedro Brieger (Argentine), titulaire de la chaire Moyen-Orient de la faculté de sciences sociales de l’Université de Buenos Aires.
Intervenants :
- Fathi Chamkhi (Tunisie), économiste, professeur à l’Université de Tunis.
- Santiago Alba Rico (Espagne), philosophe et essayiste, collaborateur de Rebelion.org, co-auteur de Túnez, la Revolución.
DÉJEUNER : 13h - 15h
Session C : 15h - 16h30
Thématique : La Libye, le Yémen, Bahreïn, la Syrie : insurrections populaires, répressions dictatoriales et attitude à géométrie variable de la « communauté internationale ».
En Libye, à partir du 15 février, un mouvement pacifique de protestation sociale s’est progressivement étendu à l’ensemble du pays. Au lieu de négocier, le colonel Khadafi donna l’ordre aux forces armées de réprimer les contestataires avec la plus extrême vigueur, ce qui fournit le prétexte à une intervention militaire étrangère autorisée par la résolution 1973 de l’ONU. Dans le même temps, au Yémen, à Bahreïn et surtout en Syrie, une brutale répression a causé des milliers de morts. Cette fois, la « communauté internationale » est restée passive…
Président de séance et modérateur : Omar Abboud (Argentine), directeur de la revue Voz del Islam.
Intervenants :
- Dima Khatib (Syrie/Palestine), correspondante en chef d’Al Jazeera pour l’Amérique latine.
- Jon Lee Anderson (Etats-Unis), écrivain ; journaliste d’investigation au New Yorker.
- Gustavo Sierra (Argentine), journaliste, éditeur de la section « El Mundo » de Clarín.
JOUR 2.
Sesion D : 9h - 10h30
Thématique : Israël, les Etats-Unis et les insurrections arabes
Depuis sa fondation en 1948, Israël vit en état de guerre avec certains de ses voisins et en conflit permanent avec les Palestiniens. Mais il a signé des accords de paix avec l’Egypte et la Jordanie et s’était habitué à une « stabilité » régionale garantie par des régimes dictatoriaux. Dans quelle mesure les changements actuels dans le monde arabe modifient-ils l’équation pour Israël ? Est-ce que les vents de la protestation souffleront jusqu’à la Palestine ? Quelles conséquences à long terme pour la sécurité d’Israël et la stabilité de la région ?
Les Etats-Unis suivent également de très près les événements de la région. Ils ont perdu deux amis, Ben Ali et Moubarak, et plusieurs de leurs alliés - Maroc, Jordanie, Arabie Saoudite, Bahreïn et Yémen - ont été contraints de faire des concessions aux mouvements populaires. Washington doit reconsidérer sa diplomatie dans cette zone capitale pour ses approvisionnements énergétiques. Est-ce un indice du déclin américain ? Dans quelle mesure la Chine peut-elle profiter de la situation ?
Président de séance et modérateur : Dany Goldman (Argentine), rabbin de la communauté Bet El et vice-président de l’Assemblée permanente pour les droits de l’homme (APDH)
Intervenants :
- Zeev Sternhell (Israël), professeur émérite de l’Université hébraïque de Jerusalem.
- John G. Mason (Etats-Unis), professeur de sciences politique à la William Paterson University.
Pause : 11h - 11h30
Session E : 11h30 - 13h
Thématique : L’Amérique latine et les révolutions arabes
Face aux insurrections populaires arabes, le silence des mouvements et gouvernements progressistes d’Amérique latine a constitué une très grande surprise, surtout si l´on considère qu´une très grande partie de la gauche internationale trouvait entre les deux phénomènes de très grandes similitudes.
Comment expliquer cette apparente absence de solidarité avec des peuples se soulevant contre des dictatures ? Pourquoi a-t-on eu l’impression que des capitales latino-américaines exprimaient leur appui à des despotes tels que le colonel Khadafi et Bachar el Assad ? Est-ce que l’intervention militaire en Lybie a fini par leur donner raison ?
Président de séance et modérateur : Khatchik DerGhougassian (Argentine), professeur et chercheur à l’Université de San Andrés.
Intervenants :
- Elizabeth Carvalho (Brésil), éditrice exécutive du programme Milenio de TV Globo
- Luis Britto Garcia (Venezuela), politologue, professeur titulaire émérite à l’Université centrale du Venezuela.
DÉJEUNER : 13h - 15h
Session F : 15h - 16h30
Thématique : Vers quel nouveau « système-monde » ?
Entre autres conséquences, les insurrections arabes introduisent un élément de forte instabilité au Proche-Orient et, par le biais des cours du pétrole, elles ont un impact sur l’économie mondiale. Elles modifient les paramètres du conflit israélo-palestinien et diminuent les capacités d’intervention des Etats-Unis. Elles remettent en cause la relation purement utilitariste des démocraties occidentales avec les dictatures « amies ». Elles obligent l’Union européenne à reconsidérer le problème des flux migratoires. Par l’utilisation des nouveaux outils que sont les réseaux sociaux, elles peuvent inspirer des mouvements de protestation identiques en Chine ou en Russie. Elles posent la question du rôle des institutions internationales et régionales dans la gestion des conflits (droit d’ingérence, interventions « humanitaires »). C’est tout le « système-monde » qui est ébranlé.
Président de séance et modérateur : Juan Gabriel Tokatlian (Argentine), professeur et chercheur au Département de science politique et d’études internationales de l’Université Torcuato Di Tella.
Intervenants :
- Sami Naïr (France), professeur de sciences politiques à l’université Pablo de Olavide de Séville, chroniqueur à El País (Espagne).
- Ignacio Ramonet (Espagne), directeur de Le Monde diplomatique en español, président de Mémoire des luttes.