La perspective de la remise, par l’Institut catholique de Paris, d’un doctorat honoris causa au cardinal pustchiste de Tegucigalpa, Oscar Rodriguez Maradiaga, ainsi qu’à Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, avait été vécue comme une provocation par toutes celles et tous ceux qui luttent pour le retour à la démocratie au Honduras et contre les politiques néolibérales de l’institution que dirige actuellement Dominique Strauss-Kahn.
Il faut rappeler que le cardinal Maradiaga a été désigné par le gouvernement constitutionnel du Président Zelaya comme l’un des auteurs du coup d’Etat, et que, par ailleurs, comme l’a signalé l’ambassade du Honduras en France, il est accusé de corruption et de malversations de fonds publics par plusieurs organisations honduriennes.
En ce qui concerne Michel Camdessus, François Houtart, professeur émérite de l’Université catholique de Louvain, a pu écrire que « s’il existait une Cour pénale internationale pour les crimes économiques, M. Michel Camdessus se trouverait sur le banc des accusés pour crime contre l’humanité ».
Tels sont les deux tristes personnages que l’Institut catholique de Paris s’apprêtait à honorer.
La vague de protestations internationales qui a suivi cette annonce a conduit l’Institut à « reporter » à une date ultérieure la cérémonie prévue le 24 novembre. Dans un communiqué du 13 novembre, qui ne trompera personne, l’Institut indique en effet que le cardinal est « dans l’impossibilité de se rendre physiquement à Paris » à la date prévue.
Pour Mémoire des luttes, qui avait alerté les mouvements sociaux, politiques et citoyens sur le scandale qui se préparait, et qui avait assuré la coordination du collectif constitué pour l’empêcher, MM. Maradiaga et Camdessus sont indésirables dans quelque institution académique que ce soit, et à quelque date que ce soit.
Il faut donc espérer que le report annoncé par l’Institut catholique de Paris vaut annulation définitive. Si tel n’était pas le cas, la mobilisation contre toute tentative de récidive serait encore plus forte, et Mémoire des luttes y contribuerait activement.
Paris, le 13 novembre 2009.