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Leçons de Cochabamba

jeudi 29 avril 2010   |   Ignacio Ramonet
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Article publié sur le de l’Humanité

Hier, aux Nations Unies, le représentant de la Bolivie a soumis au comité préparatoire de la prochaine Convention sur les changements climatiques qui se tiendra à Cancun (Mexique) en décembre, la déclaration finale du Sommet de Cochabamba intitulée "l’Accord des peuples" (cf. le site www.medelu.org).

Les médias français ont boudé cette Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique, qui s’est tenue du 20 au 22 avril. Ayant refusé de valider le faux Accord de Copenhague, le président Evo Morales avait invité les mouvements sociaux, les ONG et les scientifiques à se réunir à Cochabamba pour élaborer des propositions alternatives.

Près de 25 000 délégués de 142 pays ont répondu à son appel. Dans son intervention inaugurale, Evo Morales a réaffirmé que "le capitalisme est la cause du problème". Selon lui, un changement de modèle économique est indispensable, en raison de l’évidente contradiction entre la logique du capitalisme (croissance permanente, avidité de gains à court terme, exploitation sans limites et sans frontières) et la nécessaire austérité à adopter pour éviter le cataclysme climatique.

Deux propositions formulées par ce Sommet sont à retenir : la création d’un Tribunal international de Justice climatique (sur le modèle de la Cour internationale de Justice) pour juger les personnes, les entreprises ou les Etats accusés de crimes contre l’environnement.

Et un Référendum mondial, à réaliser le 22 avril 2011. Cinq questions seraient posées à tous les habitants de la Terre concernant, notamment, le ’’transfert des dépenses de guerre vers la défense de la planète’’, ’’l’abandon du modèle capitaliste’’ et "la limitation de la hausse des températures à 1° d’ici la fin du siècle".

Pari d’Evo Morales : bien plus que les gouvernements, ce sont les gens qui veulent vivre dans une planète différente. Ce sont donc eux qui doivent changer le monde.





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