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Notre-Dame-des-Landes, un reportage photo au cœur d’une manifestation d’utilité publique

mercredi 5 décembre 2012   |   Sarah Testard
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Chargement d’outils sur la place de l’Eglise de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) pour la reconstruction des logements des militants de la Zone à défendre (ZAD) détruits durant l’Opération César. Menée par le gouvernement le 16 octobre 2012, celle-ci avait pour but de vider la zone dédiée au projet de tous les nouveaux habitants qui l’occupaient pacifiquement depuis 2 ou 3 ans.

 


Des clowns, des enfants, des musiciens, des jeunes, des anciens...

 


En 2010, 71 % des Français se déclaraient hostiles à la construction de nouveaux aéroports en France (Sondage BVA : http://www.agirpourlenvironnement.org/presse/al801.htm)

 


Selon les « Zadistes », 400 tracteurs auront été mobilisés. Ils serviront à transporter le matériel et les outils pour la reconstruction des logements et seront également utilisés comme boucliers contre d’éventuelles nouvelles destructions des « forces du désordre  ».

 


Greenpeace, au rendez-vous, dénonce « la brutalité policière, le non-sens économique et environnemental de ce projet et la surdité des pouvoirs publics face aux protestations locales » et appelle solennellement le gouvernement à cesser les expulsions des opposants au projet (http://www.france.attac.org/articles/notre-dame-des-landes-declaration-solennelle). La Ligue des droits de l’homme (LDH) dénonce, elle, la façon dont les manifestants sont criminalisés et la disproportion de la présence policière sur la zone et lors des manifestations.

 


Ce n’est pas une ballade dans les bois… Le 16 octobre 2012 restera marqué par l’opération de grande envergure menée par les forces de l’ordre pour évacuer des squats d’opposants au nouvel aéroport. Six maisons et plusieurs cabanes occupées pacifiquement sont détruites. C’est l’Opération César. Plus de 1 200 gendarmes et policiers interviennent, ainsi que deux hélicoptères. 

 


Les chemins de César n’auront pas non plus mené à San Salvador Atenco au Mexique, où la naissance d’un mouvement pour la défense de la terre en 2001 a permis de faire reculer un projet gouvernemental de construction d’un nouvel aéroport, au sud de la capitale Mexico. De nombreuses organisations, personnes et collectifs mexicains ont signé une lettre de soutien à la lutte de NDDL. 

 


La mobilisation pour la reconstruction et la réoccupation a été nommée Opération Astérix, en réponse à l’Opération César menée par le gouvernement. 

 


« Wanted Ayrault  ». Entre autres personnes non grata figure Bernard Hagelsteen, ancien préfet de Loire-Atlantique et de la région Pays-de-la-Loire, employé aujourd’hui par ... le groupe Vinci, en charge de la concession de l’aéroport.

 


Plus de 30 000 manifestants de tous horizons se sont réunis ce jour-là à NDDL, et des initiatives se sont multipliées dans toute la France pour soutenir les opposants. 

 


Le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de NDDL (CéDpa) dénonce publiquement les « moyens employés pour cette évacuation forcée disproportionnés et l’utilisation de l’argent public pour réaliser les rêves de cette grande entreprise privée qu’est AGO/Vinci » (http://aeroportnddl.fr/articles.php?lng=fr&pg=506

 


Des bottes au rythme des chants d’un musicien paysan, repris en cœur par la foule. « C’est dans sept ans, il y a de la sueur dans les sillons. La sueur de nos grands-pères qui se retourneront dans leur tombe voyant ce qu’on fait de leur terre  ». « C’est à six heures à Notre-Dame, j’ai rencontré 150 gendarmes. Cent cinquante gendarmes tous neufs et tous bien armés jusqu’aux dents, qui venaient chez eux chasser les habitants  ».

 


En quatre ans, de 2006 à 2010, la bétonisation des sols a crû de 6% en France. L’équivalent d’un département comme le Rhône aurait disparu.

 


La région Pays-de la-Loire a perdu 11 000 hectares de terres agricoles entre 2000 et 2006. NDDL présente des sols de grande qualité agronomique qui sont directement menacés par l’emprise de l’aéroport. Ce dernier les imperméabiliserait. Ainsi, le projet favorisera, selon Sandrine Bélier (eurodéputée Europe Ecologie Les Verts), les risques d’inondation dans la zone, fragilisant la préservation de la ressource en eau et de la biodiversité.

 


En juin 2009, un collectif d’une quinzaine d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de NDDL (CéDpa) transmet un courrier aux élus de la région pour rouvrir le débat et obtenir une étude des solutions de remplacement. Le CéDpa rassemble aujourd’hui environ 500 élus dont plusieurs sénateurs, des élus du Conseil général et du Conseil régional, ainsi que des centaines d’élus de la Communauté de communes du département (http://aeroportnddl.fr/

 


Le cortège, parti vers 12 heures, parcourra plusieurs kilomètres avant d’arriver au lieu de reconstruction, situé au milieu de la ZAD. 

 


 

 


« Vinci pieds sous terre »... et des centaines de personnes venues en vélo depuis Nantes et les alentours. Certains auront mis trois heures et repartiront le soir-même, en pleine nuit. La « Vélorution », c’est l’auto-mobilité mise en pratique. 

 


« Tritons crété-e-s contre béton armé ». Des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique seraient détruites avec la construction de l’aéroport. Une des dernières zones de bocage du département serait engloutie sous le béton. 

 


Cinquante exploitations agricoles (5 000 hectares de surface agricole utile) seraient affectées par le projet. Onze exploitations seraient transférées, plus de 600 emplois agricoles directs et indirects détruits. Le CéDpa s’interroge : « le plus grand risque demain est-il de manquer de surface pour les avions ou de manquer de surface pour produire notre nourriture ?  ». 

 


« Veni, Vidi, Vinci ». Le contrat de concession du nouvel aéroport Grand-Ouest (1er janvier 2011) a été accordé à la société concessionnaire des aéroports du Grand-Ouest, filiale de VINCI Concessions. Selon les termes du contrat, elle a obtenu, pour une durée de 55 ans, la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance du nouvel aéroport du Grand-Ouest. Elle a également obtenu la reprise de l’exploitation des aéroports de Nantes-Atlantique et de Saint-Nazaire Montoir. 

 


La Zone d’aménagement différée (ZAD) du projet d’aéroport, dénommée par les opposants « Zone à défendre », commence à être occupée par des personnes se ralliant à la lutte dès 2008. Ce mouvement s’amplifie en 2009. La ZAD est aujourd’hui un lieu d’échanges et d’expériences alternatives et autogérées, un laboratoire d’une citoyenneté « protagoniste ».

 


Des personnages réalisés par les enfants de la région sont fixés partout sur le bord des routes de la ZAD et dans le bourg de NDDL. 

 


Montage du chapiteau. Des centaines de personnes se seront mobilisé ce jour-là : cantine collective, concerts, parkings, barnums, clous, paille, etc. Une dizaine de structures a été bâtie dont un dortoir, une cuisine collective, un lieu de réunion, des sanitaires. Des milliers de bras se tendent pour aider à la reconstruction.

 


Ironie : Nantes s’est vu décerner le Prix de la capitale verte européenne pour l’année 2013. Cette distinction récompense les villes engageant des actions de limitation et de diminution de leur impact environnemental. Je te fais un tee-shirt ? 

 


 





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