A l’occasion de l’élection présidentielle américaine, le 6 novembre dernier, un referendum avait lieu à Porto Rico le même jour pour déterminer le statut définitif de cette île caribéenne.
Annexé par Washington en 1898 à l’issue de la guerre hispano-américaine, Porto Rico a connu divers statuts. D’abord simple territoire occupé militairement sans personnalité juridique, l’île a obtenu une autonomie partielle en 1952. Mais le Comité spécial pour la décolonisation, une instance de l’Organisation des Nations unies (ONU), demande régulièrement à Washington de permettre « d’engager un processus permettant au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance ». Dans cet esprit, la Chambre des représentants des États-Unis a été conduite à accorder, en avril 2010, par un vote de 223 voix contre 169, un processus formel d’auto-détermination à l’île.
C’est ainsi que le gouverneur a organisé le référendum du 6 novembre demandant aux Portoricains de choisir entre trois options : conserver le statut actuel d’ « Etat libre associé aux Etats-Unis », de devenir un Etat des Etats-Unis (annexion pure et simple), ou de choisir l’indépendance.
Sur un total de 2 402 941 inscrits, seuls ont finalement voté 1 827 021 électeurs, ce qui donne un taux de participation de 77,71%. Les partisans de l’indépendance ont à peine dépassé les 5%. Alors que « devenir un Etat des Etats-Unis » a été, apparemment, l’option la plus votée. 805 155 personnes l’ont choisie. Ce qui représente certes 61,13% des votants, mais à peine 44,61% des inscrits. De toute évidence cela est très insuffisant, s’agissant d’un processus qui aliènerait définitivement l’indépendance de l’île. Et qui nécessiterait, dans toute démocratie, une majorité qualifiée des deux tiers ou des trois cinquièmes. On en est loin.
Qui plus est, c’est en dernière instance au Congrès des Etats-Unis de retenir ou non la décision des électeurs portoricains. Ce referendum n’a donc rien tranché. Et la question du statut définitif de Porto Rico demeure ouverte.