Le Parlement européen est élu au suffrage universel direct dans les États membres de l’Union européenne (UE) depuis 1979. Trente-cinq ans après, les enquêtes d’opinion montrent toujours une méconnaissance générale de la signification de ce scrutin, comme d’ailleurs de l’ensemble des institutions européennes. L’abstention, considérable, traduit-elle cette ignorance, comme le croient nombre d’observateurs de l’UE ? Ou le rejet des politiques européennes mises en œuvre dans chaque État membre ? Ou les deux ?
Dans ce livre, écrit dans une perspective d’éducation populaire, les auteurs présentent cette assemblée dont les pouvoirs sont loin d’être négligeables. Ils décrivent un fonctionnement où la recherche permanente du consensus et le partage des postes entre les deux groupes politiques dominants – conservateur et social-démocrate – conduisent le plus souvent à dépolitiser la prise de décision.
Ils plaident pour une refondation démocratique de la construction européenne dans laquelle les pouvoirs du Parlement européen s’articuleraient avec ceux des parlements nationaux et avec les forces politiques ancrées dans les sociétés des États membres. Une telle démarche implique une rupture radicale avec le carcan néolibéral des traités actuels et avec les partis politiques qui s’en accommodent.
Bernard Cassen est professeur émérite de l’Institut d’études européennes de l’université Paris 8 et secrétaire général de l’association Mémoire des luttes.
Hélène Michel est professeure de science politique à l’université de Strasbourg, membre du comité éditorial de la collection et de la revue Savoir/agir.
Louis Weber coordonne la rédaction de la revue Savoir/agir et participe aux activités d’Espaces Marx et de la Fondation Copernic.
Bernard Cassen, Hélène Michel, Louis Weber, Le Parlement européen, pour faire quoi ?, éditions du Croquant, Paris, mars 2014, 128 pages, 8 euros.