Colloque international consacré à l’œuvre de Nicos Poulantzas
Université de Paris-Sorbonne
Maison de la recherche de Paris IV, 28 rue Serpente, 75006 Paris (Amphi 035)
Vendredi 16 janvier, 9h-12h30
Introduction : Alexis Cukier, Jean-Numa Ducange, Razmig Keucheyan
Alvaro Garcia Linera, vice-président de l’État plurinational de Bolivie, À partir de Nicos Poulantzas
Cédric Durand et Tristan Auvray, université Paris 13, Un capitalisme européen ? Retour théorique et empirique sur le débat Ernest Mandel/Nicos Poulantzas, 40 ans après
Ludivine Bantigny, université de Rouen, Poulantzas et les gauches révolutionnaires : réceptions, discussions
Vendredi 16 janvier, 14h30-18h
Marco Di Maggio, université La Sapienza (Rome), L’eurocommunisme des intellectuels. Poulantzas et la troisième voie vers le socialisme
Costis Hadjimichalis, université Harokopio (Athènes), Geographies of the state : Nicos Poulantzas and contemporary approaches to space
Guillaume Sibertin-Blanc, université de Toulouse Jean-Jaurès, Marxisme, État, pratique politique : Retour sur le débat croisé de Poulantzas avec Althusser et Balibar
Alex Demirovic, Goethe Universität (Francfort), The capitalist state as a social relation and democratic transformation to socialism
Samedi 17 janvier, 9h30-13h
James Martin, Goldsmiths College (Londres), Poulantzas : from law to the state
Stathis Kouvelakis, King’s College (Londres), Une théorie de l’É(é)tat d’exception : Poulantzas face au fascisme
Isabelle Garo, lycée Chaptal (Paris), Théorie de l’État et stratégie politique
Organisation : Marxismes au XXIe siècle
en partenariat avec Espaces-Marx, Fondation Gabriel Péri, revue Actuel Marx, revue Contretemps.
L’œuvre de Nicos Poulantzas (1936-1979) alimente aujourd’hui au plan international les recherches marxistes parmi les plus novatrices. Etat, crise, classes sociales, mondialisation, Europe, transformation des rapports de production, fascisme… sur tous ces sujets, Poulantzas a fait évoluer le marxisme sur des voies inexplorées, en s’appuyant sur les classiques – Rosa Luxemburg et Gramsci, parmi d’autres – mais en ouvrant également le marxisme à des influences extérieures, celle de Michel Foucault par exemple. Cette œuvre se situe à la charnière de deux époques : le capitalisme d’après-guerre, et son cycle de croissance ininterrompu de trois décennies, et la période issue de l’entrée en crise de ce cycle dans la première moitié des années 1970, dont nous ne sommes à bien des égards pas encore sortis. C’est ce qui confère à la pensée de Poulantzas sa très grande actualité.
Si la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou encore l’Amérique latine connaissent de puissantes traditions de recherche poulantzassiennes depuis plusieurs décennies, on ne peut pas en dire autant de la France, pourtant pays d’élection de Poulantzas. Comme tout ce qui touche de près ou de loin au marxisme, l’œuvre de Poulantzas a été l’objet en France, depuis les années 1980, d’un remarquable silence. Aujourd’hui, de nouvelles générations de chercheurs partent à la découverte de cette pensée, et cherchent à la mettre à contribution pour comprendre les évolutions du capitalisme contemporain. C’est dans ce mouvement de redécouverte du marxisme en général, et des idées de Poulantzas en particulier, que ce colloque s’inscrit.
Ce colloque reviendra sur différents aspects de l’œuvre de Poulantzas : le rapport aux marxistes classiques, ainsi qu’à Althusser ou Miliband par exemple, l’influence du contexte des années 1960 et 1970, ainsi que la pertinence actuelle de ses théories, par exemple la définition de l’Etat comme « condensation d’un rapport de force entre classes et fractions de classes », le concept d’ « étatisme autoritaire », ou encore sa position dans le débat avec Ernest Mandel à propos de la nature de l’Union européenne.
Ce colloque international réunira philosophes, historien-ne-s, sociologues et géographes autour de l’analyse, l’évaluation et l’actualité de la pensée d’un des auteurs marxistes les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle, et dont la pensée est sans doute l’une des plus fécondes aujourd’hui.