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UE et Unasur : deux visions des événements au Venezuela

vendredi 19 avril 2013   |   Christophe Ventura
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Une nouvelle fois, la « diplomatie » européenne a fait merveille. Dans un communiqué daté du 17 avril, Catherine Ashton, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (et vice-présidente de la Commission européenne), affirme avoir « suivi de près les événements au Venezuela qui se sont déroulés après l’élection présidentielle du dimanche 14 avril » [1].

Regrettant « la perte de vies humaines » au cours des violences qui se sont déchaînées le 15 avril à Caracas et dans le pays (8 militants chavistes tués, plus de 60 personnes blessées, destruction de lieux publics, de permanences du Parti socialiste unifié du Venezuela, de centres de santé des « missions bolivariennes »), la baronne Ashton appelle, dans la novlangue diplomatique caractéristique de l’Union européenne (UE), « les deux parties à engager un dialogue pacifique et à rejeter la violence ». La chef de la « diplomatie » européenne omet sciemment de mentionner qu’un seul camp a été victime de cette violence physique, celui de la Révolution bolivarienne. Ainsi, le lecteur ne trouvera, dans cette déclaration officielle, aucune trace de condamnation des responsables de ces violences, pourtant clairement identifiés, la « voix » de l’UE préférant se tenir à distance égale des deux parties.

Pour sa part, l’Union des nations sud-américaines (Unasur), vient, elle, de « saluer le président Nicolas Maduro pour les résultats et son élection comme président de la République bolivarienne du Venezuela » et de demander fermement « à tous les secteurs qui ont participé au processus électoral de respecter les résultats officiels de l’élection présidentielle émanant du Conseil national électoral, autorité vénézuélienne compétente en la matière ». Lors d’une réunion spéciale consacrée à la situation au Venezuela, organisée le 18 avril à Lima sur proposition du président péruvien et actuel président pro-tempore de l’Unasur, Ollanta Humala, les dirigeants des pays sud-américains ont proposé la mise en place d’une commission spéciale dont le but sera d’accompagner la justice vénézuélienne dans son travail d’identification des responsabilités [2].

Cette réunion a été saluée par le président Nicolas Maduro : «  Grand succès de la réunion de l’Unasur à Lima. Appui total au peuple et à la démocratie vénézuélienne. Merci à l’Amérique du Sud ! Je vous attends à Caracas » a-t-il commenté sur son compte Twitter.





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