Lectures

A propos de Cinq Cubains à Miami, de Maurice Lemoine

Que mes camarades socialistes me convoquent rue de Solférino !

jeudi 14 octobre 2010   |   Antoine Blanca
Lecture .

Je tiens à signaler à mes lecteurs la publication d’un livre très documenté, sous forme de roman, mais dont la vérité, à mon sens, est enrichie par le rythme de la fiction. Il s’agit de Cinq Cubains à Miami, de Maurice Lemoine, publié aux Editions Don Quichotte.

Vous devriez trouver ses 1 050 pages (que cela ne vous effraie pas, cela se lit avec passion d’un bout à l’autre) dans toutes les bonnes librairies. Autant qu’un roman, il s’agit d’un document inestimable pour ceux et celles qui veulent regarder les Cubains avec les yeux ouverts, ceux qui vivent, travaillent et souffrent dans leur pays, comme ceux qui, pour des raisons économiques, politiques ou d’intérêt, se sont expatriés.

Inestimable pour découvrir l’univers cubain vu du Département d’Etat et des différentes agences fédérales de Washington : l’univers de ceux qui, intimement ou publiquement, sont partisans de mettre fin à un embargo commercial qu’ils estiment aujourd’hui injuste et inopérant ; de ceux qui voudraient aller et venir librement du continent à la Grande île caraïbe pour raisons touristiques, culturelles ou parfois familiales ; enfin, il n’est pas question d’oublier le cercle riche et influent, à Miami et au Congrès, d’héritiers de la dictature, celui aussi des maisons des jeux, des bordels de toutes catégories, à tous prix, l’île de tous les trafics dans un Las Vegas qui aurait échappé à tout contrôle légal national et international.

Tout cela est vu à travers le navrant exemple de la condamnation de cinq citoyens cubains, au terme d’un procès en sorcellerie conclu par une condamnation à des peines interminables d’emprisonnement, assorties de privation presque généralisée du droit de visite.

Maurice Lemoine a écrit de nombreux ouvrages et reportages consacrés aux Amériques. C’est son quatrième roman. Chose exceptionnelle, quand on sait la répugnance qu’éprouvent les médias français pour un minimum d’équité dans l’information sur Cuba et sa politique, il a été cité à une heure de bonne écoute sur une chaîne TV, par un journaliste respecté.

Que mes amis d’ARTE, par ailleurs ma chaîne préférée, mais incapable d’objectivité dès qu’il s’agit de Cuba, s’en fassent aussi écho.

Et que mes camarades socialistes, à la vision unilatérale, volontairement bloquée, fermée à l’analyse et à la réflexion, fassent enfin un petit effort de lecture à ce sujet.

Ou qu’ils me convoquent rue de Solférino.

En fin de compte, je n’ai jamais été que l’ambassadeur de François Mitterrand dans la totalité des pays de la région, avant de représenter la France au Pérou et à l’OEA, et d’avoir été pendant quatre ans le bras droit du secrétaire général de l’ONU. Pas de quoi rendre mes interventions suspectes aux yeux des socialistes.

 

Source : http://inter-socialiste.over-blog.com/